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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 07:11

Le 9/11, nous quittons Luang Prabang pour Vang Vieng, idéalement située sur la route du Sud, à mi-chemin vers Ventiane, la capitale. Nous avons opté pour un minibus et avons la chance d’être les premiers à embarquer et de pouvoir choisir nos places. Six à sept heures de routes de montagne, sinueuses et réputées dangereuses. Nous croisons d’ailleurs rapidement un accident, une voiture de police dans le ravin… Il pleut, il fait froid, c’est notre premier jour de mauvais temps depuis le début du voyage. De temps à autre, un village, quelques maisons en bambou sur pilotis, toit de chaume, des enfants qui courent pieds nus, des cochons, des buffles et des poulets qui se promènent au bord de la route…

Vang Vieng n’est, pour beaucoup, qu’un concentré de bars attirant principalement Anglais et Australiens se promenant ventre à l’air, sans considération pour les Laotiens qui les accueillent, ou passant leurs journées à boire, affalés devant des écrans de télévision qui diffusent en boucle des dessins animés ou des feuilletons américains. Ce n’est évidemment pas notre tasse de thé. Mais il suffit de traverser le pont au-dessus de la Nam Song pour découvrir un autre Vang Vieng, le Laos dans toute sa ruralité… Il n’y a que deux guesthouses de ce côté-là, nous nous installons à la Maylin dans deux cabanes sur pilotis au bord d’un ruisseau, affluent de la Nam Song. A 7 USD le bungalow, c’est évidemment très rustique, juste un lit et une moustiquaire, une douche avec eau froide, mais l’emplacement est magnifique. De notre bungalow, nous pouvons voir des enfants jouer tout nus dans la rivière, et plus loin, un homme s’y laver.

Nous allons nous promener le long de la Nam Song et croisons une dizaine d’enfants laotiens, jouant à la balle. Bruno et les enfants se joignent à eux et le courant passe rapidement. Ils connaissent les mêmes jeux… Après un quart d’heure, certains d’entre eux plongent dans la rivière, Thibault et Damien les suivent. Ils nagent ensemble, s’éclaboussent,… la langue n’est plus un obstacle.

Nous faisons la connaissance de Noé, un Français qui a ouvert « Mango », l’autre GH. Il est installé au Laos depuis quelques années, et a épousé Mango, une Laotienne. Un étranger, à moins de disposer de 200.000 euros et d’être dans ce cas considéré comme un investisseur, ne peut pas être propriétaire. La GH est donc au nom de Mango, et advienne que pourra si le couple se sépare… Mango n’avait pas de famille quand ils se sont rencontrés, ce qui a facilité le mariage, car épouser un étranger reste compliqué. Il y avait beaucoup de villageois à la cérémonie, preuve de l’intégration de Noé, et comme chez nous, il y a des cadeaux. Mais ici, les enveloppes sont ouvertes en public et le nom du donateur, ainsi que le montant du cadeau sont annoncés. Bonjour la discrétion… Ce système pousse évidemment à la surenchère puisqu’on a intérêt à étaler sa richesse si on veut bien marier ses propres enfants…

Vang Vieng est située au cœur d’une splendide région karstique et de grottes inexplorées, et l’idéal pour la découvrir serait de la sillonner en scooter. Mais, malgré les protestations de Bruno, je n’ose pas me lancer dans la conduite de l’engin. Par bonheur, Noé possède une ancienne jeep décapotable de l’armée américaine, une 4x4, indispensable pour emprunter les routes caillouteuses et leurs profondes ornières. Il nous propose une boucle d’une journée, nous sautons sur l’occasion… Nous passons à travers quelques villages hmongs. Les Hmongs, venus de Chine, s’intègrent difficilement aux Laotiens, ils se marient entr’eux, parlent leur propre dialecte, ce qui exclut leurs enfants de l’école. De tempérament plus agressif et guerrier, ils ont été choisis et entraînés secrètement par la CIA dans les années 60, dans le cadre de leur lutte contre le communisme en Asie du Sud-Est. Ceci leur vaut une certaine animosité de la part des Laotiens, d’autant que nombre de Hmongs se sont, par la suite, réfugiés aux USA et ont sans doute, dans l’esprit des locaux, mieux réussi qu’eux…

Nous nous arrêtons dans une rizière, observons les paysans récolter le riz arrivé à maturité. Bruno et Damien empruntent un couteau et coupent consciencieusement quelques épis , au grand amusement de l’assemblée.

Nous visitons Tham Phu Kham, une magnifique grotte. La grande salle, renfermant un boudha couché en bronze, est éclairée mais Noé nous entraîne ensuite dans des galeries plus profondes. Nous avons heureusement pensé à emporter nos lampes frontales… Après la grotte, une baignade rafraîchissante dans le « Lagon bleu » : la rivière s’y élargit et prend une belle couleur turquoise. Des lianes permettent aux enfants de jouer à Tarzan. Nous continuons la boucle à travers la campagne, les villages avec leurs maisons sur pilotis, les enfants qui nous hèlent (« Sabaidee »), les buffles et les cochons au milieu de la route, les poulets qui courent partout. En fin de journée, c’est le retour de l’école ou des champs. A moto, à vélo ou en « buffalo mécanique », un motoculteur auquel est attaché un attelage dans lequel peuvent s’entasser une bonne dizaine de personnes…

Le lendemain, nous décidons de descendre la Nam Song en kayak. Notre jeune guide prend les enfants tandis que Bruno et moi pagayerons ensemble. La descente est magnifique et la première partie est paisible, on n’entend que les oiseaux… Nous avons même droit à quelques petits rapides (rien à voir cependant avec ce qu’ils doivent être à la saison des pluies). Après une bonne heure de descente apparaissent les premiers bars. Ils se succèdent les uns après les autres, avec la musique à plein tube, la bière et le whisky qui coulent à flots. Après chaque verre, les buveurs reçoivent un cachet sur le corps (certains finissent la journée complètement tatoués), avant de se laisser descendre sur la rivière en chambre à air… Quelle triste image des touristes ils véhiculent... Au retour, Bruno loue une moto et apprend aux enfants les rudiments de la conduite. Ils se voient déjà parcourir l’Inde à moto dans quelques années. En tout cas, Damien a d’ores et déjà contracté le virus du voyage : il veut toujours être cuisinier, mais sur un bateau en faisant le tour du monde…

Nous continuons  notre route vers le sud, et réservons notre voyage vers Paksé : 3-4 heures de minibus vers Ventiane, où nous ne passerons que l’après-midi, avant de prendre un bus de nuit vers Paksé. Quelle que soit l’agence à laquelle on s’adresse, on paie le même prix. Il n’y a pas de bus 1ère , 2ème ou 3ème classe. Et pourtant, arrivés à la gare des bus, on constate qu’il y a des bus clinquants et des bus pourris. Nous avons droit à un bus pourri, il doit avoir une vingtaine d’années à en juger l’état de la carrosserie… La soute est déjà pleine de sacs de riz, remplis de vivres ou de vêtements des locaux. Il n’y a plus de place pour nos valises. Une américaine monte dans le bus sans se préoccuper de la sienne, espérant qu’un fonctionnaire avisé va régler le problème. A l’arrivée, elle aura la mauvaise surprise de constater qu’elle est restée sur le parking… Nous sommes heureusement plus vigilants et parvenons à caser nos valises dans l’habitacle du bus. Les bus de nuit sont des bus couchettes, une couchette faisant 1 mètre de large. Le problème est qu’elles sont prévues pour deux personnes. Voyager en famille est l’idéal dans ce cas : nous partageons chacun une couchette avec un enfant. Mais Evelyne, une allemande avec laquelle nous avons sympathisé , voyage seule et se voit obligée de partager sa couchette avec une inconnue. Elle rouspète, disant qu’on ne l’a pas prévenue, mais rien à faire… Sa voisine a heureusement le format lao, petite et menue. Par contre, l’américaine n’a d’autres choix que de partager sa couchette avec un homme ou de payer une deuxième couchette, ce qu’elle fera finalement. Au final, elle paiera le prix d’un billet d’avion, pour un long voyage, inconfortable avec perte de bagage en sus… Nous roulons donc de nuit, sur des routes cahoteuses, mais parvenons plus ou moins à fermer l’œil, malgré les secousses et les coups de klaxon incessants du chauffeur…

Arrivés à Paksé à 6 heures du matin, nous décidons de louer une voiture avec chauffeur pour nous emmener sur le plateau des Boloven, au nord-est de la province, où nous resterons quelques nuits. Evelyne nous accompagne, ce qui permet de partager les frais. En route, nous allons voir les chutes de Tat Fan et de Tat Yuang et nous arrêtons au marché de Paksong pour acheter quelques beignets et des cahiers pour les enfants. Plus loin, sur la route, une école attire notre attention. Les enfants, en uniforme, sont rassemblés dans la cour, dans l’attente d’un évènement. Nous nous y arrêtons. Un minibus arrive, avec une délégation de Belges. Ils sponsorisent l’école et les élèves ont préparé des danses et des chants en guise de bienvenue et de remerciement. En face, le village de Kokphungtai, un village de minorité katu. Moyennant une petite rétribution destinée à contribuer à son développement, nous pouvons le visiter en compagnie d’un guide qui parle anglais. Les katus, animistes, sculptent leurs cercueils de leur vivant et les entreposent sous leur maison. Celles-ci, en palmes et en chaume, sont disposées en cercle autour d’une place où jouent les enfants. Les maisons sont évidemment très sommaires, mais beaucoup ont une antenne parabolique, souvent offerte à la famille en guise de dot…Le nombre d’enfants dans ce village est impressionnant : un couple a entre 8 et 12 enfants. Les fils, une fois mariés, restant avec leurs parents, 60 à 70 personnes peuvent donc vivre sous le même toit, toutes générations confondues. Les mariages sont arrangés depuis l’âge de 8-9 ans. Mais ce qui choque surtout ici, c’est l’état des enfants : pieds nus, sales, les vêtements déchirés. Ils ne vont pas à l’école puisqu’une fois de plus, ils ne parlent pas le Laotien. Et puis, dès l’âge de 3-4 ans, ils sont initiés à la pipe à eau, faite ici d’un tube de bambou creux. Ils fument du tabac, plusieurs fois par jour selon notre guide. Inutile de lui expliquer les dangers du tabac, s’ils sont malades, c’est à cause des esprits… Il n’empêche, j’ai du mal à comprendre : d’une part, cette école « modèle », la petite bibliothèque pour enfants à l’entrée du village, le droit d’entrée qu’on paie officiellement contre un ticket ; d’autre part, ces enfants dont personne ne semble se préoccuper… Dommage que nous n’ayons pas eu l’occasion de rencontrer un des sponsors belges… Une chose est sûre, c’est que nos enfants commencent à réaliser la chance d’être nés au bon endroit, au bon moment…

Avant de nous quitter, notre chauffeur nous dépose à Tat Lo, où nous trouvons une petite chambre à la Tim Guesthouse. Il n’y a qu’un grand lit et un petit lit, il va falloir se serrer, mais après le bus de nuit, on commence à prendre le pli. Le gérant, un Laotien d’une cinquantaine d’années, parle très bien le Français et a mis sur pied des cours d’informatique et d’anglais pour les adolescents, qui rencontrent un vif succès. La GH est en plein village, et les réveils sont matinaux dans la campagne laotienne : les premiers coqs commencent à chanter vers 3 heures du matin, avant que les autres n’enchaînent, puis c’est la musique au temple, tonitruante, le village s’anime… Vers 7 heures, quand on se décide à se lever, tout est redevenu calme… L’endroit est connu pour ses cascades. A celle de Tat Lo, nous avons l’occasion de voir des éléphants se baigner avec leur mahout, c’est toujours un spectacle qui nous enchante… Mais la cascade la plus spectaculaire se trouve à une dizaine de km de la ville. Après quelques centaines de mètres à travers la forêt, nous tombons sur le bain public. Les enfants se baignent tout nus dans la rivière, les femmes entrent dans l’eau couvertes de leur sarong, enlèvent et lavent leurs sous-vêtements en toute discrétion et ressortent de l’eau, toujours en sarong, pimpantes… Bruno et les enfants vont se baigner tandis que je reste sur la rive pour garder notre sac. Des enfants, curieux, se rassemblent autour de moi. La conversation est vite épuisée ( !) et je me sens mal à l’aise, d’autant plus que deux gamins regardent avec insistance les tongs des enfants, leurs T-shirts, la montre de Damien… Je n’ai même pas une banane à leur offrir et je n’aime pas encourager la mendicité chez les enfants en leur donnant de l’argent. Bruno et les enfants finissent enfin par sortir de l’eau et nous continuons notre balade. Après quelques hésitations, nous arrivons à proximité de la cascade. Des enfants se baignent, et un gamin de 6-7 ans nous invite à le suivre. Il nous entraîne dans les rochers, il est d’une agilité incroyable. Nous arrivons sur un grand rocher qui surplombe un bassin à 4-5 mètres de hauteur. Le gamin n’hésite pas et plonge. Les nôtres, qui ne veulent pas se dégonfler devant lui, le suivent… Bruno part avec Thibault voir la cascade de plus près, tandis que le gamin essaie de m’expliquer par de grands gestes que c’est dangereux. Il est drôle, expressif, téméraire et négocie comme un chef son dû pour la guidance. Un petit bonhomme que nous ne sommes pas prêts d’oublier… Vu l’heure tardive, nous décidons de rentrer par la route et sommes pris en stop par deux Laotiens bien sympas.

Après Tat Lo, nous reprenons un bus local pour Paksé, puis un tuk-tuk pour Champasak, de l’autre côté du fleuve. Nous logeons à l’Anouxa GH, donnant sur le Mékong, nous nous prélassons dans les hamacs en observant la vie du fleuve. Nous visitons le Vat Phu Champasak, un ancien sanctuaire khmer de la période d’Angkor. Le site est magnifique, mais une partie du temple est en restauration.

Nous continuons vers Kiet Ngong, en pirogue puis en sawngthaew (un pick-up auquel on a ajouté deux bancs pour le transport de passagers). Nous avons réservé une nuit au Kingfischer Eco-lodge, situé dans la réserve naturelle de Se Pian, en bordure d’un marais. La route n’est pas asphaltée, nous avalons la poussière… Notre bungalow en bambou, sur pilotis, donne sur le marais. Pendant que les enfants travaillent, Bruno et moi allons nous balader et assistons au retour des éléphants au village. Le lendemain matin, nous nous levons à 5 heures pour ne pas manquer le lever du soleil.  Il fait complètement noir, les oiseaux s’en donnent à cœur joie, instant magique…Nous attendons patiemment le lever du soleil, magnifique sur le marais, puis voyons arriver la harde de buffles qui  l’habite. Ils sont près d’une centaine, et dans la brume matinale, c’est un spectacle mémorable...

Notre dernière étape au Laos, avant de joindre le Cambodge, est Don Khon, une des « 4000 îles ». Ce superbe archipel s’étire sur 50 km au milieu du Mékong. Pendant la saison des pluies, le fleuve atteint à cet endroit 14 km de largeur, mais en saison sèche, il rétrécit et fait apparaître des milliers d’îlots, monticules plantés d’arbres ou de buissons. On atteint Don Khon, une des trois principales îles, en pirogue. A part quelques guesthouses à proximité du débarcadère, l’île compte quelques villages où le temps semble s’être arrêté. Nous optons pour une guesthouse familiale, où nous rejoint une famille d’Avignon à qui nous avons fixé rendez-vous. Ce n’est pas le grand luxe, je suspecte même un rongeur de nous avoir rendu visite (pendant notre absence heureusement) puisque je retrouve mon tube de crème de nuit coincé dans le conditionnement d’air ( ?), mais nos chambres donnent sur la cour où jouent les enfants, les nôtres et ceux de la GH. Le matin, dès 5 heures, ce sont des cris, des pleurs, des rires, des bruits de casserole… Nous passons là quatre jours, à sillonner l’île à vélo (on en fait le tour en quelques heures), voir les chutes de Li Phi, se baigner dans le Mékong et faire travailler les enfants.

Nous visitons également une petite école : une seule classe, avec une quarantaine d’enfants. Une partie des enfants tournent le dos au tableau, ils sont sans doute censés faire quelque chose, mais la plupart n’ont ni cahiers, ni bics. Les autres enfants passent à tour de rôle au tableau pour lire ce qui y est inscrit, et leurs condisciples répètent comme des perroquets. Pendant ce temps, le professeur est passif. Je lui remets les livres que j’ai achetés à Luang Prabang. Ce sont des livres bilingues laotien-anglais, destinés à promouvoir la lecture chez les enfants. Mais le professeur parle à peine l’anglais et j’ai la vague impression que ces livres vont finir dans une armoire ou sur le marché. Je regrette aussitôt de ne pas les avoir gardés pour la petite fille de notre GH qui se débrouille en anglais et sert le petit déjeuner aux clients avant de partir à l’école…

Le 24/11, nous réservons, pour le lendemain, un bus VIP (aux normes du Laos bien sûr) qui doit nous amener à Ban Lung, dans le Ratanakiri, dans le Nord-Est Cambodge.

 

 

 

 

 

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 13:35

Prenant sa source au Tibet à plus de 4000 km de la mer, le Mékong traverse le Laos sur toute sa longueur. A l’endroit où nous quittons la Thaïlande pour rejoindre le Laos, il forme la frontière entre les deux pays sur une centaine de km, avant de filer vers l’est vers Luang Prabang. Cette portion-là est navigable et c’est donc la voie fluviale que nous choisissons pour rejoindre la belle ville.

Nous embarquons le 2 novembre, le jour de l’anniversaire de Bruno, sur un slow-boat, une embarcation d’une vingtaine de mètres de long pouvant accueillir pas loin de 100 personnes. Nous avons entendu le pire sur ces bateaux : inconfortables, surchargés… mais sommes finalement heureusement surpris. Les sièges sont rembourrés, nous n’aurons pas besoin du coussin que certains  ont cru plus prudent d’acheter. Ils ne sont pas fixés au sol et il faut régulièrement les remettre en place pour ne pas écraser nos voisins de derrière, mais c’est un détail… Pendant que Bruno et Damien s’occupent des bagages, je monte avec Thibault pour réserver nos places et un jeune américain lui demande s’il joue aux échecs. Il a dû le repérer à notre descente du bus à Chiang Khong, à la frontière thaïlandaise. En effet, depuis le début du voyage, les enfants se passionnent pour le jeu et profitent de la moindre occasion pour entamer une partie. Nous y retrouvons également trois jeunes français, en route pour quelques mois également, rencontrés dans le bus de Chiang Rai. Il y a d’ailleurs pas mal de francophones, et tout naturellement, les conversations s’engagent puisque nous allons passer deux jours ensemble.

Ce voyage au fil de l’eau est un délice et la vie s’y écoule paisiblement. A chaque village, d’une rive à l’autre, le bateau embarque ou débarque passagers et vivres et les villageois, curieux, accourent. Nous voyons nos premiers buffles s’ébrouer dans les eaux brunes du fleuve. Les enfants font du Français, et, entre deux séries d’exercices, vont rejoindre Paul, le joueur d’échec. Il a 23 ans, vient de terminer une maîtrise de math, voyage tout en participant à des compétitions d’échec et enseigne chez lui le jeu à des enfants. C’est une aubaine pour les nôtres… Il est évidemment extrêmement doué et va même jouer « à l’aveugle » contre Bruno : dos tourné à l’échiquier, c’est Bruno qui doit déplacer ses pièces sur ses instructions. Il parvient encore à gagner la partie. C’est vraiment impressionnant ! 

Au bout de deux jours de voyage et une nuit d’escale à mi-chemin, à Pak Beng, où nous avons réservé une guesthouse quelconque depuis le bateau, nous arrivons à Luang Prabang. La petite ville nous plaît d’emblée, de par son architecture coloniale et ses ruelles arborées et fleuries, ainsi que son caractère paisible, dû à l’absence de bus et camions. Les voitures y sont rares également et on y circule essentiellement à pied, à vélo ou à moto. Nous y arrivons le soir, ce qui complique toujours la recherche d’une guesthouse. Nous finissons par en trouver une, la Channuane Guesthouse, une belle demeure de style colonial. Pour 35 USD, nous avons 2 jolies chambres communicantes avec terrasse et petit bureau. Ce sera parfait pour s’y poser quelques jours.

Luang Prabang est comme un gros bourg où l’on a la curieuse impression de connaître tout le monde. Que ce soit au marché nocturne, dans les ruelles ou dans les cascades alentours, il ne se passe pas un jour sans que nous croisions des voyageurs rencontrés précédemment. C’est l’occasion d’échanger tuyaux et conseils sur ce que nous avons vu, sur ce que nous allons voir… Nous retrouvons également notre famille en tour du monde, rencontrée à Chiang Rai. Nous passons une agréable soirée au restaurant, avant de se redonner rendez-vous, si nos dates concordent, à Phnom Penh, au Cambodge.

Nous visitons le Vat Thien Thong, un temple du 16ème siècle, avec de jolies mosaïques, représentant, l’une,  « l’arbre de vie », l’autre, assez récente, les exploits d’un héros d’un roman lao et des scènes de la vie quotidienne. Nous entamons la conversation avec un jeune moine qui s’y promène, mais la discussion est assez laborieuse car il parle à peine l’anglais. Contrairement à d’autres religions, être moine boudhiste n’implique pas qu’on consacre sa vie à la religion. Tout lao boudhiste est censé  prendre la robe et la sébile pendant une période plus ou moins courte de sa vie, c’est un honneur pour sa famille. Comme dans la plupart des temples, les moines ont leur quartier où ils dorment, étudient ou travaillent à la restauration ou à l’entretien du temple.

Nous gravissons les centaines de marches nous menant au sommet de la colline du Phu Si, pour avoir une vue imprenable sur la ville et assister au coucher de soleil. Nous sommes évidemment loin d’être les seuls et papotons avec une famille canadienne en tour du monde. On est vite repérés quand on voyage avec des enfants en-dehors d’un congé scolaire…

Nous louons trois vélos (Thibault est trop petit, Bruno le prend sur son porte-bagages) pour sillonner les environs et nous rendre jusqu’au village de Xang Khong, à quelques kilomètres de Luang Prabang, où nous avons l’occasion d’observer le travail de la soie, depuis l’élevage des vers jusqu’au tissage, ainsi que la confection de papier à partir d’écorce de mûrier. Sur la route, nous assistons à un combat de coq informel, mais contrairement à Bali, les coqs ne sont pas « armés » de couteaux et le combat s’arrête dès les premières blessures.

Nous nous promenons au beau marché artisanal nocturne, où l’on regrette de ne rien pouvoir ramener, faute de place dans nos bagages. Nous y achetons néanmoins un petit sac à dos, qui viendra bien à point dans nos nombreux déplacements et des livres lao-anglais que nous comptons donner à une école dans le sud. Nous mangeons aux stands « all you can eat » où l’on remplit son assiette pour deux fois rien et où l’on mange un excellent poisson grillé.

Nous assistons, au lever du jour, à l’aumône des moines : en procession, ils collectent dans leur sébile le riz que les fidèles leur offrent. Les plus jeunes ont moins de dix ans, ce sont des novices. Pour les boudhistes, donner de la nourriture aux moines fait partie d’un rituel destiné à accroître leur mérite en vue d’améliorer leur existence future.

Nous nous promenons, après l’aumône, au marché alimentaire et faisons encore quelques surprenantes découvertes : grenouilles séchées en brochette, chauves-souris, oreilles et queue de buffle (avec les poils…), serpent, crickets éviscérés à moitié vivants, moineaux… Tout est bon à manger ici, rien ne se perd… Nous ne tenterons pas l’expérience…  

Nous nous rendons en jumbo, le taxi local, à Tat Kuang Si, à une trentaine de km de la ville. Il s’agit d’une magnifique cascade, qui descend sur plusieurs niveaux en creusant une succession de bassins turquoise. L’eau y est glaciale, mais quel bonheur une fois qu’on s’y jette… Nous tâchons de passer derrière la cascade, mais le courant nous repousse sans cesse. Bruno parvient finalement à nous y entraîner, nous parvenons à y tenir tout juste à quatre…  A l’entrée du site, un grand enclos abritant une dizaine d’ours malais, confisqués à des braconniers. Ils ont des tas de jeux à leur disposition et à l’heure des repas, on cache leur nourriture pour entretenir leur aptitude à la retrouver grâce à l’odorat. Ils sont manifestement bien soignés et c’est amusant de les observer jouer.

Et enfin, nous passons une journée mémorable à l’Elephant Village où nous avons réservé un « one day mahout experience ». Le Laos compte une des plus importantes populations d’éléphants d’Asie du Sud-Est, mais leur existence est menacée à cause du braconnage ou de la perte de leur habitat (déforestation et projets hydro-électriques). Les éléphants domestiqués quant à eux, traditionnellement utilisés dans l’agriculture ou l’abattage du bois, sont concurrencés par les machines, et leurs mahouts (cornacs) se sont vus contraints de se reconvertir dans le tourisme pour survivre. L’approche de l’Elephant Village, qui assure une existence décente à ses sept éléphantes (plus dociles que les mâles) et à leurs mahouts, nous donne envie de tenter l’expérience.

Un minibus vient nous chercher au petit matin pour nous amener au Village, situé en pleine jungle, au bord de la Nam Khan, un confluent du Mékong. Nous sommes 6, nous 4 et un couple de québécois. Notre guide, un jeune lao bien sympa, commence par nous donner quelques règles de sécurité, du genre : ne jamais approcher l’éléphant par la gauche, ne pas crier ou faire de gestes brusques en sa présence, ne pas le caresser sur certaines parties sensibles (abdomen, extrémité de la trompe,…). Nous apprenons ensuite les ordres « en avant » (pie) , «à gauche » (sai), « à droite » (kwa) « stop »(how),… que nous avons bien du mal à retenir. Vient ensuite, pour chacun d’entre nous, un petit tour du Village « à cru » : il nous faut donner l’ordre à l’éléphant de lever la patte droite (seung), sur laquelle il faut prendre appui du pied droit en s’accrochant au bord supérieur de son oreille, tout en passant sa jambe gauche de l’autre côté. Ca a l’air simple comme ça, mais la bête fait tout de même plus de 2 mètres de haut… Une fois juché là au-dessus, il faut s’avancer le plus possible, de manière à se tenir quasi sur la tête de l’éléphant et poser les mains à plat sur celle-ci tout en calant ses genoux (les nôtres) derrière ses oreilles (les siennes, encore bien…). Le mahout, partenaire à vie de son éléphant, est heureusement derrière nous, c’est tout de même plus rassurant. Malgré tout, ce petit tour n’est pas de tout repos car nous n’avons aucun point d’accroche, ce qui est plutôt stressant…

Après ça, nous partons pour une balade d’une heure, installés cette fois 2 à 2 dans une « nacelle » (Bruno et moi ; Damien et Thibault ; les deux canadiens). C’est nettement plus confortable, même si la nacelle en question se réduit à une banquette en bois et un bâton en travers pour éviter que nous ne glissions en avant. Ce qui s’avère bien utile car les trois éléphants empruntent rapidement un sentier en pente raide pour rejoindre la rivière. Le mahout des enfants a fort à faire à redresser leur nacelle  tout en dirigeant son éléphant. Nous arrivons ainsi dans la rivière, nous sommes presque les pieds dans l’eau, les éléphants sont manifestement dans leur élément. Au bout d’un moment, Bruno échange sa place avec celle du mahout (sur la tête de l’éléphant), ça se passe plutôt bien, même s’il sent venir une crampe. La balade se poursuit ensuite dans un village où nous surplombons les habitations et nous rejoignons l’Elephant Village.

Après un excellent lunch dans le petit restaurant qui surplombe la rivière, suivi d’une petite sieste dans ce cadre magnifique, nous partons en pirogue rejoindre nos éléphants un peu plus loin, pour ce que nous attendons avec impatience : le bain. Nous grimpons chacun sur un éléphant, qui, cette fois, se met à genoux (map) pour nous recevoir, et nous entrons dans l’eau. Les éléphants y plongent, et nous avec. Bruno et moi recevons chacun une brosse, c’est un plaisir de brosser l’animal qui semble apprécier. La mienne est assez sage, mais celle de Damien n’en fait qu’à sa tête. Elle plonge et replonge, tête la première, et Damien est entièrement submergé, il n’a que la tête hors de l’eau. Le bain dure une vingtaine de minutes. Nous sommes trempés de la tête aux pieds, mais nous avons bien pris notre pied !

Mais la journée n’est pas finie, puisqu’en pirogue toujours, nous continuons vers Tat Sae, une autre cascade. Plus courte que Tat Kuang Si, elle forme des bassins plus nombreux et plus grands, de la même couleur turquoise. Bruno et les enfants s’y baignent. Dans un des bassins, deux éléphanteaux, un touriste sur le dos, prennent leur bain. Ils arrosent leur monde de leur trompe, tout le monde a l’air de bien s’amuser. Nous devons malheureusement repartir, la journée s’achève. Nous rejoignons la rivière où la pirogue vient nous chercher, et regagnons l’Elephant Village, puis Luang Prabang, avec pleins de souvenirs dans la tête…

 

 

 

 

 

 

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 12:47

Après le luxe (tout de même très accessible ici) de nos derniers logements à Bali et Bangkok, nous retombons dans la catégorie « petits budgets » en arrivant à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande : nous dénichons, dans une petite guesthouse familiale, 2 chambres pour le prix total de 490 baths (490 BEF ou 12 euros). Basique, mais claire et propre, cela suffira…

A peine installés dans nos chambres, nous filons au Sunday Night Market, où l’on mange très bien pour une vingtaine de baths. Pendant que je découvre l’artisanat local (textiles tissés ou brodés, bijoux en argent ou sculptures sur bois essentiellement), Bruno et les enfants décident de se faire masser les pieds dans le salon de massage en plein air : une quinzaine de fauteuils l’un à côté de l’autre dans lesquels sont installés locaux et touristes, livrés chacun à une masseuse. Pour les enfants, qui ont du mal à se retenir de rire, il s’agit plutôt d’une séance chatouille. Par contre, Bruno se fait douloureusement croquer les orteils… Quelques mètres plus loin, une femme est couchée, elle a l’air de pleurer. Il me faut quelques minutes pour réaliser qu’une masseuse lui tord le bras. Je ne sais pas si c’est de douleur qu’elle grimace ou si c’est un effet catharsis du massage thaïlandais, mais ça ne me donne pas vraiment envie de tenter l’expérience…

Chiang Mai est une ville respirable, plutôt sympathique et l’on y retrouve la gaieté et le rire des autochtones, qui nous fait du bien après Bangkok. Mais l’intérêt de la ville réside surtout dans le fait qu’elle constitue le point de départ idéal pour un trek de quelques jours dans les montagnes. L’aventure nous tenterait bien, mais semble difficilement réalisable avec les enfants, sans compter son coût exorbitant pour nous 4 et le risque de malaria dans les montagnes. Côté excursions d’un jour, nous ne trouvons pas non plus notre bonheur : elles consistent toutes en un pack d’activités qu’on enchaîne les unes après les autres. Impossible d’éviter la balade à dos d’éléphants (que nous devrions faire au Laos), ni la « visite » des tribus des collines, qui ne nous tente absolument pas, en particulier celle des « Karen long necks », les femmes-girafes.

Nous sommes néanmoins curieux d’en apprendre un peu plus sur ces tribus dont nous avons vu l’artisanat au Night Market et allons visiter le Centre Culturel. Une première partie, plutôt ennuyeuse, est consacrée à l’histoire de Chiang Mai tandis que la seconde partie, plus vivante, nous montre la façon d’y vivre autrefois … pas si différente que celle d’aujourd’hui en fin de compte, lorsqu’on jette un coup d’œil dans certaines maisons ou qu'on observe l’activité des marchés, les petits métiers de rue... Pas grand-chose en revanche sur la vie dans les tribus montagnardes, nous restons sur notre faim… Nous apprenons par contre, dans le cadre d’un atelier qui y est proposé, à confectionner des lanternes en papier qui décorent les temples au moment des fêtes. Cette petite séance de bricolage ravit les enfants...

A défaut d’excursion, nous allons passer l’après-midi au bord du lac  de Huay Teung Thao, à une quinzaine de km de Chiang Mai. Beaucoup de familles thaïlandaises viennent y passer la journée. On s’installe sous une paillote sur pilotis, on peut y manger, y nager, y pêcher… L’endroit est plaisant, mais les bords du lac sont sales et nous préférons éviter la baignade, contrairement aux thaïs qui s’y ébattent tout habillés. Les enfants louent un pédalo et puisqu’à part ça, il n’y a pas grand-chose à faire et que nous avons oublié leurs cours à la guesthouse, Bruno leur donne une leçon d’anglais pendant que je termine mon bouquin.

Chiang Mai, ce sont aussi ses marchés, avec entr’autres, le Night Bazar où l’on trouve nos premiers stands d’insectes frits, cafards et larves. Mais aussi le marché du matin où l’on peut acheter une tête de porc entière pour le déjeuner, de la panse de bœuf, des pieds de porc ou des pattes de poulet,  ou du poisson tout frais qu’on découpe vivant devant vous . Ames sensibles s’abstenir, surtout à l’heure du petit déjeuner… On y assiste également à l’offrande des moines : ils sont quelques-uns à se promener dans leur tunique couleur safran. Des vendeuses proposent de petits sachets de nourriture et de boisson que les croyants achètent pour quelques baths et offrent aux moines en échange d’une prière…

Avant de rejoindre la gare routière pour quitter Chiang Mai, nous nous arrêtons dans une guesthouse, le Top North Hotel, à quelques pas de la nôtre, pour y déjeuner … et décidons d’y rester. Il y a une piscine, ce sera parfait pour s’y poser 2 jours de plus, avancer dans le tri des photos et faire travailler les enfants. A quelques mètres de là, il y a un petit restaurant qui propose une carte excellente autour de 60 baths l’assiette. Nous y retournerons tous les soirs pour goûter à ses excellents currys et ses soupes aux nouilles croustillantes…

Le 29/10, nous quittons cette fois Chiang Mai pour de bon. Quelques heures d’attente à la gare routière car nous n’avons rien réservé et les bus pour Chiang Rai sont pris d’assaut. Nous obtenons une place dans le bus de 15 heures, un 1ère classe muni de l’air conditionné,  et arrivons à Chiang Rai vers 18.30. Bruno part à la recherche d’une guesthouse et nous trouve 2 chambres à tout petit prix dans un hôtel fraîchement rénové, le Jansom House. Nous y rencontrons une sympathique famille marseillaise, en tour du monde pour 1 an, avec leurs filles de 12, 11 et 5 ans. Nous convenons de nous retrouver à Luang Prabang, au Laos.

A proximité du Night Market, nous tombons sur la « Star Académy » locale. Un podium où se succèdent des chanteurs accompagnés ou non de danseurs, devant un jury qui les évalue. Le spectacle est, de notre point de vue, plutôt insipide mais l’animatrice nous fait bien rire (par ses grimaces bien sûr puisque nous ne comprenons pas un mot de ce qu’elle raconte) et le public est enthousiaste. Derrière le jury, des dizaines de tables où l’on peut manger ce que proposent tous les stands qui ferment la place. Peu tentés par les crickets et sauterelles, nous nous rabattons sur des fritures plus conventionnelles, malheureusement peu savoureuses…

Le lendemain de notre arrivée, nous visitons le Hilltribe Museum, spécialement dédicacé aux tribus montagnardes. Un petit film en français nous présente les différents groupes ethniques, des Akhas aux Hmongs en passant par les Karen. Ce sont des peuples semi-nomades qui viennent du Tibet, de Chine, du Laos ou du Myanmar (ex-Birmanie) tout proche. Ils sont généralement animistes, ont leur propre langue, leur propre culture et leurs vêtements permet de les différencier. Les uns sont réputés pour la chasse, d’autres sont plutôt fermiers… Ces ethnies ont le niveau de vie le plus bas de Thaïlande. Il semble que beaucoup n’aient pas la nationalité thaïlandaise, ce qui les prive du droit à l’éducation, à la santé, au salaire minimal… mais le film ne dit évidemment rien à ce sujet. Le musée est malgré tout intéressant et nous apprenons pas mal de choses sur la culture, la religion et le mode de vie des ethnies.

Une initiative intéressante y est également proposée, offrant une alternative aux visites de « zoo humain », où les contacts entre touristes et habitants se résument à l’achat de souvenirs et à la prise de photo moyennant rétribution. En collaboration avec un village Akha, Lorcha, le PDA ( Population and Community Development Association) de Chiang Rai mène une expérience-pilote, un genre de musée vivant dont les revenus alimentent un fonds social. Le village est à 1 heure de route de Chiang Rai, nous décidons de nous y rendre le lendemain avec un chauffeur.

Nous louons donc une voiture avec chauffeur pour la journée. En plus du village de Lorcha, nous avons envie de nous balader dans les plantations de thé qui couvrent la montagne, mais notre chauffeur parle très mal l’anglais. Difficile de se faire comprendre… Il nous emmène d’abord voir un genre de temple, qui n’est dans aucun guide. Nous sommes heureusement surpris… C’est un bâtiment récent, tout noir et entièrement en bois. On dirait  une église norvégienne plutôt qu’un temple boudhiste. C’est l’œuvre d’un artiste contemporain, qui a apparemment voulu représenter l’enfer, en opposition avec le temple blanc, qui représente le paradis mais que n’aurons malheureusement pas l’occasion de visiter… A l’intérieur, le mobilier est somptueux. Une immense table qui doit faire une trentaine de mètres, des chaises, presque des trônes, toutes différentes, des objets délirants… Le bâtiment principal donne sur un parc dans lequel sont disséminés de plus petits temples, tous différents et aussi originaux les uns que les autres. Même les toilettes sont … surprenantes avec une collection de coquillages et de louches très … particulières. Dans une cage, deux pythons et une poule, leur futur déjeuner sans doute, cohabitent pour quelques heures. Mais c’est surtout un drôle d’oiseau qui amuse les enfants en les imitant…

Après la visite du temple noir, notre chauffeur, qui croit nous faire plaisir, nous emmène à l’entrée d’ un village où, après quelques échoppes d’artisanat, on nous demande 300 bath/personne pour le visiter. Mais ce n’est pas Lorcha, et nous tentons d’expliquer au guide que ce n’est pas ce que nous cherchons et que nous ne sommes pas intéressés non plus par les « long necks ». Il finit par comprendre et nous emmène au bon village. Nous payons 80 baths de droit d’entrée, comme annoncé au Hilltribe Museum et sommes accompagnés par un guide local qui ne parle malheureusement pas un mot d’anglais. Il y a heureusement des panneaux explicatifs tout le long de la visite, mais après le musée, ils ne nous apprennent plus grand-chose. Nous entrons dans le village en passant sous un porche en bambou, dont la fonction est d’empêcher les esprits malfaisants d’entrer dans le village, en marquant bien la limite entre le monde des esprits et celui des vivants. A côté du porche, deux statues en bois, un homme et une femme aux organes génitaux démesurés, visent également à éloigner les esprits qui exècrent la sexualité humaine. Nous avons l’occasion d’entrer dans une maison de bambou, très rudimentaire, composée de 2 pièces, une pour les femmes, avec un foyer pour la cuisine, et une pour les hommes, avec un foyer pour chauffer l’eau du thé. Hommes et femmes dorment séparément. Ce n’est pas une maison-témoin, elle est réellement habitée, mais pour ne pas indisposer la famille qui y habite, la maison visitée fait l’objet d’une tournante. Nous assistons également au tissage du coton, au travail du ferronnier et à une petite « danse de bienvenue ». Les danseuses sont vêtues du costume traditionnel et d’une coiffe ornée de perles et de pendentifs en argent. C’est assez artificiel puisque chaque « activité » prend fin dès que nous passons à la suivante, mais au moins, nous savons que ce genre de visite ne nuit pas à la communauté.

Après le village, nous continuons à grimper dans la montagne. Le chauffeur nous emmène devant un musée de l’opium (nous sommes au cœur du « triangle d’or », tristement célèbre pour le trafic d’opium aujourd’hui éradiqué, mais « no, we are not interested »), puis à Mae Salong. Ce village de montagne, habité par un grand nombre de chinois et fréquenté par les ethnies montagnardes, a l’air bien pittoresque. Nous y flânerions bien, mais il est déjà tard et n’avons que le temps d’y déjeuner. L’après-midi est déjà bien entamée lorsque nous le quittons. Nous aimerions nous balader dans les environs mais il y a un malentendu avec le chauffeur, qui nous amène du côté de la frontière birmane. La route est longue, je somnole et nous arrivons finalement à Mae Sai, à la frontière. La ville n’a rien de plaisant, ce n’est qu’un grand marché. Des tuks-tuks font la file pour passer en Birmanie, ce sont des travailleurs journaliers qui rentrent chez eux, nous dit notre chauffeur. Nous nous approchons du poste-frontière ; aussitôt, un douanier s’approche. Nous rappelons aux enfants l’interdiction de prendre des photos, nous n’avons pas trop envie de nous faire remarquer ici…

Nous rentrons tard de cette journée, épuisés, avec l’impression d’avoir passé un peu trop de temps en voiture…

Le lendemain, nous quittons Chiang Rai, direction le Laos. Nous empruntons cette fois un bus public, sans airco, mais muni de ventilateurs fixés au plafond … qui ne fonctionnent pas. Ce n’est pas grave, nous voyageons toutes fenêtres et portes ouvertes, courants d’air assurés…

Nous arrivons à Chiang Khong, dernière étape avant le Laos, après 2 heures de route. Un bon km à traîner nos valises nous sépare du poste-frontière, au bord du Mékong. Il nous faut d’abord passer par le bureau d’émigration thaïlandais pour faire apposer un tampon de sortie du territoire dans notre passeport, avant de monter à bord d’une pirogue qui nous amène de l’autre côté du fleuve, à Huay Xai, au Laos.  Huit formulaires à remplir et 140 USD à remettre à une employée aussi fermée qu’une huître, en échange de nos précieux visas valables un mois. Enfin, nous ne nous sommes pas fait rackettés au passage, c’est déjà ça…

Fatigués et fourbus, nous optons pour la première guesthouse venue. Sombre, sale, moite et chère pour ce que c’est… Nous n’y passerons heureusement qu’une nuit… Nous achetons nos billets pour le slow-boat du lendemain, un bateau qui, au fil du Mékong, va nous amener en 2 jours à Luang Prabang.

 

 

 

 

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 07:36

On a pris l’avion à Amsterdam pour aller à Denpasar, la capitale de Bali. Le vol a duré 16 heures et on a passé toute la nuit dans l’avion. On a atterri à 19h. à Bali (en Belgique, il était 13h.). Après, on est allé à la guesthouse (c’est un petit hôtel) en taxi. Elle ressemblait fort à un temple parce qu’il y avait pleins de statues et de petites offrandes. On a fait une balade dans les rizières et il y avait beaucoup de cocotiers et de bananiers. (Damien)

Il y avait beaucoup de gens qui nous proposaient de nous conduire quelque part en taxi. On a fait une promenade dans les rizières où il y avait des épouvantails en forme de squelette faits avec une noix de coco et des feuilles de palmier. Les enfants vont à l’école en uniforme et finissent à midi. (Thibault)

Après avoir passé 3 jours à Bali, nous sommes allés à Gili Trawangan et Gili Air, près de Lombok. On a pris un fast-boat (un bateau rapide) avec 6 moteurs de 200 chevaux. Là, il n’y a pas de véhicules à moteur, ni de chiens, mais que des charrettes tirées par des chevaux, des vélos et des chats. (Damien)

Nous sommes allés à Gili Trawangan où il y avait beaucoup de chats en liberté, comme à Gili Air et Gili Méno (îles d’Indonésie). On va tous les jours au restaurant. On a fait du snorkeling (nager avec masque et tuba). On a vu beaucoup de poissons de toutes les couleurs, du corail et même une tortue de mer en liberté. (Thibault)

Après, on est retournés sur Bali. A l’Atres Villa, nous sommes partis en promenade dans les rizières avec Bobby et nous avons vu un caméléon. (Thibault)

On a assisté à une crémation (c’est une fête où on brûle les corps morts). Normalement, à une crémation, le corps est mis dans un grand sarcophage à plusieurs étages dont la forme et la taille dépendent de l’importance du mort. Des hommes portent le sarcophage et le font tourner en rond parce que pour eux, quand on meurt, on revit une nouvelle vie, mais sous une autre forme. Et pour que l’esprit ne retrouve plus le chemin de son ancienne maison, les hommes font tourner le sarcophage. Mais nous, la crémation qu’on a vue, elle n’était pas du tout comme ça, ils ont simplement mis feu au corps. Mais les gens n’étaient pas tristes. (Damien)

Nous étions arrivés à la crémation, quand soudain, une dame vient nous apporter des pastèques bien sucrées, vraiment excellentes. Quand nous avions fini de manger les pastèques, assis sur le bord d’un mur, nous regardions les membres de la famille du mort, en train d’allumer deux lance-flammes et de brûler le corps avec des flambeaux. Les hindous croient en la réincarnation (croyance qui croit qu’il y a une autre vie après la mort), alors ils ne sont pas tristes quand quelqu’un meurt. (Thibault) 

Nanou et Paul (notre tante et notre tonton) sont venus nous rejoindre. On est allés à la Monkey Forest, c’est une forêt remplie de macaques. Il y en a de toutes sortes, des grands, des petits, des gros… Ils essayaient de nous voler nos affaires. (Damien)

J’ai bien aimé la Monkey Forest parce que le singe, c’est mon animal préféré. C’étaient des macaques et j’ai photographié beaucoup de singes. (Thibault)

Nous avons engagé un chauffeur qui parle bien français. (Thibault)

Dans un autre hôtel, nous sommes partis en balade dans la forêt et avant de partir, nous avons senti un tremblement de terre pendant quelques minutes. Les gens tapaient sur des casseroles et tapaient des pieds pour réveiller les dragons parce qu’il paraît dans leur croyance que les dragons doivent serrer les tortues contre eux, parce qu’elles représentent la terre et quand elles bougent, la terre bouge. (Thibault)

C’était marrant parce que tout le monde criait et tapait des pieds parce que pour eux, les tortues représentent la nature et plusieurs dragons doivent empêcher les tortues de bouger. Quand il y a un tremblement de terre, ils croient que les dragons se sont endormis et qu’ils ne tiennent plus les tortues. Alors, ils crient pour réveiller les dragons. (Damien)

On a fait une balade dans les rizières et dans la forêt. Mais on ne sait pas si on a pris le bon chemin. Pendant la balade, on s’est arrêtés à une maison, les propriétaires de la maison nous ont proposé de leur acheter une noix de coco. Nous, on a accepté et un homme est monté en haut d’un grand cocotier, sans matériel d’escalade. Il est redescendu avec 2 grosses noix de coco. Après, il a pris un grand couteau et il a coupé les noix de coco. On les a mangées, c’était très bon. (Damien)

On a été à Amed pour refaire du snorkeling. Là, on a vu une épave d’un bateau japonais et des bêtes qui sortent la tête du sable (dans l’eau) comme à Paradisio. On les appelle « Aliens ». Le matin, on a été voir sur la plage les « bateaux araignées » des pêcheurs qui rentraient. (Damien)

A Bali, tous les gens sont souriants, gais, ils disent tout le temps « hello ». Leur religion est l’hindouisme. Il y a plein de temples et de cérémonies en l’honneur des dieux. (Damien)

Pour la cuisine, ça pique beaucoup (surtout le piment rouge que j’ai mangé en croyant que c’était de la tomate). Mais j’adore les soupes Bakso (soupe avec des nouilles et des boulettes vendues dans des petites charettes). (Thibault)

La cuisine est très épicée et il ne faut surtout pas confondre les tomates et les piments rouges. On a découvert une soupe très bonne qui est faite d’eau bouillie, de boulettes, de nouilles, de choux blanc, parfois d’œufs, de la sauce soja et du piment. On peut choisir ce qu’on prend. (Damien)

Je n’aime pas travailler pour l’école quand il y a un beau paysage autour de nous parce que je suis trop distrait. (Damien)

Ce qui est différent de chez nous, c’est les chats (parce qu’ils ont souvent la queue coupée), les temples (parce qu’on n’en trouve pas chez nous), la cuisine (parce que c’est très épicé), la nature (parce qu’il y a beaucoup de bananiers et de cocotiers). (Thibault)

 

 


 

 

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 05:39

Nanou et Paul nous rejoignent la nuit du 8 au 9 octobre, après … 40 heures de vol et deux escales à Taipei (Chine) et Bangkok. Nous les retrouvons au petit matin. C’est gai de se revoir à l’autre bout du monde, nous avons plein de choses à nous raconter. Nous apprenons que la Belgique n’a toujours pas de gouvernement…

Nous partons directement à la Sacred Monkey Forest que Thibault attend avec impatience depuis le début du voyage. C’est une petite forêt tropicale, encaissée au sud d’Ubud, qui compte trois temples hindous. On ne peut s’y promener qu’à pied. La promenade serait agréable et tranquille… s’il n’y avait pas les singes. La forêt est en effet habitée par une importante colonie de macaques, sacrés pour les hindous, et si les petits sont attendrissants dans leurs jeux et leurs séances d’épouillage, il n’en est pas de même pour les gros, très agressifs, et dont les canines sont impressionnantes. Les macaques sont en plus très chapardeurs. Il suffit que Paul prenne quelque chose dans son sac (qui ne contient pas de nourriture, juste une bouteille d’eau), pour qu’un macaque, de taille acceptable heureusement, lui saute dessus. Paul n’est pas à l’aise, on le comprend, et craint pour ses lunettes dont les singes raffolent…

Le lendemain sera plus culturel (Ubud est la capitale culturelle de l’île). Une superbe balade nous amène au Neka Museum, qui rassemble une importante collection d’œuvres peintes par des artistes locaux ou étrangers de renom. Plusieurs tableaux retiennent notre attention. Il y a le style foisonnant d’un peintre balinais, qui superpose dans ses toiles une quantité de scènes de la vie quotidienne ou guerrière, sans aucun souci de perspective et avec pas mal d’humour. Il y a Arie Smit, un peintre né aux Pays-Bas, que Nanou et moi aimons beaucoup. Et puis Abdul Aziz, dont les personnages semblent sortir du tableau, par un effet de trompe l’œil.

Le soir, nous allons voir une danse de kecak (prononcer kechak) dans un des nombreux temples d’Ubud. Le kecak est accompagné par un « chœur » d’une centaine d’homme, assis en cercle, ondulant et émettant un chak-a-chak-a-chak qui imite les cris d’une bande de singes. Au milieu du cercle interviennent à tour de rôle des danseurs masqués, le tout racontant un épisode du Ramayana, auquel nous ne comprenons pas grand-chose. L’ensemble est plutôt impressionnant… Après la victoire des bons contre les mauvais (enfin, c’est comme ça que je l’interprète) et une courte pause, arrive un homme presque nu, et sa monture en rotin. Un grand feu est allumé puis éteint, et les cendres sont rassemblées. L’homme entre dans une sorte de transe et se met à marcher sur les cendres. C’est une « danse » sensée protéger des forces du mal et des épidémies, le poney étant associé à la transe.

Nous ne voulons pas quitter Ubud sans déguster du canard, la spécialité de l’endroit. Nanou et Paul nous invitent au Laka-Leke, un restaurant à l’écart de l’animation de la ville, en lisière de rizières. Nous y mangeons du « crispy duck », une préparation de canard grillé, installés à la balinaise (assis sur des coussins, les jambes croisées, autour d’une table basse), éclairés à la bougie avec le coassement des grenouilles en bruit de fond. Un délice…

Après 3 jours à Ubud, nous faisons la connaissance de Gede, qui sera notre guide jusqu’à notre départ. Gede est un prénom très commun à Bali. Le prénom reflète en effet le statut social et le rang dans la famille. Ainsi, dans la caste de base, un aîné s’appellera Wayan, Putu ou Gede ; un second Made ou Kadek ; le troisième Nyoman et le dernier Ketut. Si on a plus de 4 enfants, on recommence. Gusti par contre appartient à une caste supérieure. Derrière ce prénom suit un second prénom, au choix celui-ci, mais l’enfant sera appelé par son premier prénom. Qu’il soit garçon ou fille n’a  pas d’importance pour le prénom. Par contre, notre guide a trois filles et ira jusqu’à 5 enfants dans l’espoir d’avoir un garçon. En effet, à leur mariage, ses filles le quitteront pour s’installer dans la famille de leurs maris. S’il n’a pas de garçon, il pourrait épouser une seconde femme, comme l’a fait son père. Lui ne le fera pas, mais à son décès, son patrimoine sera transmis à son neveu, pas à ses filles. Les traditions ont décidément la vie dure…

Nous quittons donc Ubud pour Sidemen, à l’est de Bali. La région est connue pour ses magnifiques rizières. Notre hôtel en est d’ailleurs entouré, et les chambres, décorées avec beaucoup de goût, sont dotées de larges baies vitrées offrant un splendide panorama. Nous allons faire une balade dans le village, où se déroule une répétition de la cérémonie de la veille, pour ceux qui l’ont manquée. Les Balinais sont magnifiques dans leurs costumes de fête, les paniers d’offrandes plus colorés les uns que les autres ; certains sont de véritables œuvres d’art en forme de pyramides faites de fruits, de gâteaux, voire de canard déplumé. Il y a tous les jours des cérémonies à Bali, puisqu’il y a plusieurs temples par village et que chaque temple compte trois cérémonies par an. Heureusement, toutes ne se déroulent pas en même temps, et il y a en plus des cérémonies de rattrapage pour ceux qui ne peuvent y assister. Les hindous sont assis par terre, le brahmane psalmodie des prières, puis quelqu’un passe dans l’assemblée pour asperger les fidèles et déposer quelques grains de riz dans leurs cheveux. Ensuite, l’assemblée se lève et fait la place aux suivants. Le lendemain, il y aura un combat de coq, tradition très importante chez les hindous. Dans le cadre d’une cérémonie, ces combats, très cruels (les pattes des coqs étant dotées de couteaux), sont acceptés, mais il se passe tous les jours des combats clandestins et beaucoup de balinais dépensent énormément d’argent en paris. Gede lui-même possède quelques coqs et participe régulièrement aux combats.

Le lendemain, nous partons pour une balade proposée par le Lonely Planet. Arrivés au point de départ, nous sentons la terre bouger sous nos pieds. Un tremblement de terre… La secousse dure quelques minutes. Mon premier réflexe est de lever la tête pour vérifier si nous ne sommes pas en-dessous d’un cocotier. Les gens se mettent à crier et à taper sur tout ce qui fait du bruit. Gede nous explique que pour les hindous, la terre est représentée par des tortues. Des dragons doivent empêcher les tortues de bouger, en les serrant très fort. Si la terre bouge, c’est que les dragons se sont endormis et ont relâché leur étreinte. Il faut donc faire du bruit pour les réveiller de manière à ce qu’ils empêchent les tortues de bouger. Le lendemain, nous apprendrons qu’il s’agissait d’un séisme de magnitude 6, que l’épicentre était dans la mer, à 60 km des côtes de Kuta (sud-ouest), qu’il n’y a heureusement eu que des dégâts matériels et des blessés légers.

Nous partons donc pour la balade, sans guide (Gede doit nous récupérer à l’arrivée). Le village est intéressant, nous dépassons un temple complètement isolé avant de nous enfoncer dans une forêt. Le début de la balade correspond bien à l’itinéraire du LP, mais très vite, le sentier disparaît. Nous avons souvent le choix entre 2 chemins, il faut escalader des rochers…, on n’est pas du tout sûr d’être sur la bonne voie. Il y a de temps en temps une « ferme », càd une bicoque en bambou complètement isolée dans cette forêt, où nous nous renseignons, mais bien sûr, dans cet endroit reculé, personne ne parle anglais. Nous pouvons juste prononcer le nom du village où nous devons nous rendre, en espérant nous faire comprendre… Dans une de ces fermes, une femme nous propose une noix de coco. Nous acceptons et son homme grimpe au sommet du cocotier pour en ramener deux noix, qu’il casse avec son couteau, avant de nous en offrir le lait et la chair. Délicieux… S’ensuit une discussion sur le prix à payer bien entendu, la femme espérant dans la lancée nous vendre des petits paniers qui ne nous intéressent absolument pas…

Après une bonne heure dans cette forêt à nous demander quand nous en sortirons, nous atteignons enfin les rizières. La balade est magnifique, nous voyons d’un côté le mont Agung, le plus haut volcan de Bali, de l’autre côté la mer. Les rizières et les cocotiers qui s’en détachent offrent un camaïeu de verts, des paysans récoltent le riz, les épouvantails s’agitent au vent. C’est vraiment joli…

Le lendemain, direction Amed, sur la côte est. Nous trouvons un hôtel en hauteur, avec vue plongeante sur la mer depuis les bungalows et la piscine à débordement. Le matin, des dizaines de prahus colorés (des petits bateaux à balancier, caractéristiques de Bali) rentrent de la pêche, souvent bredouilles… Nous sommes venus pour faire du snorkeling, mais l’eau est trouble à cause du courant, et la faune et la flore rencontrées ne sont pas aussi colorés qu’aux Gili’s. En revenant de notre baignade, nous « tombons » sur un cours de legong. Sous une sorte de hangar, une jeune femme danse devant une cinquantaine de gamines de tout âge, en sarong,  qui tentent de l’imiter. Adorable…

Nous passons deux nuits à Amed, puis partons vers notre dernière étape avant de quitter Bali. Nous avons loué la villa d’une connaissance de Paul, à proximité de Sanur. C’est une magnifique maison de 3 chambres avec piscine, gérée par une adorable Rita et sa famille. Quel plaisir d’avoir une maison rien que pour soi, ça change de l’hôtel… Nous passons une journée à : visiter le temple de Uluwatu avec sa colonie de singes, encore plus pick-pockets que ceux d’Ubud (ils en veulent cette fois aux tongs de Thibault) et contempler les énormes vagues qui s’écrasent contre les falaises ; nous baigner dans les rouleaux de Kuta, appréciés par les australiens pour le surf, en nous amusant comme des gosses ; souper à Jimbaran Beach, crevettes et calamars grillés, les pieds dans le sable, éclairés à la lueur d’une bougie avec cette fois le bruit des vagues en fond sonore… Un de mes meilleurs souvenirs de notre premier voyage, que je retrouve une fois de plus…

Le 19, nous quittons Nanou et Paul, qui vont passer quelques jours à l’Atres Villa avant de rentrer en Belgique, pour nous envoler vers Bangkok, un peu inquiets… Nous venons de prendre connaissance des inondations en Thailande, les plus importantes depuis des décennies. Nous avions prévu de passer 4 nuits à Bangkok, de visiter les khlongs (ces petits canaux au bord desquels vit et travaille toute une population, marchés flottants…) avec Thuan, un franco-thailandais rencontré sur Forum Voyage, et de prendre le train de nuit vers Chiang Mai dimanche soir. Mais Bangkok menace d’être inondée, et la ligne Bangkok-Chiang Mai est rompue…

Nous quittons l’aéroport de Bangkok de nuit et retrouvons la « civilisation » : voies à 6 bandes, tours et buildings, panneaux publicitaires lumineux…  Nous logeons dans un hôtel réservé depuis la Belgique, l’Ibis Bangkok Riverside. Moderne et sans charme, mais tout le confort d’un grand hôtel. Notre chambre donne sur le Chao Phraya, le fleuve qui traverse Bangkok du nord au sud. Quantité de bateaux, de toutes formes et grandeurs, le parcourent. Ils sont parés de guirlandes de toutes les couleurs, on se croirait à Noël…

Jeudi et vendredi, nous passons des heures à tenter d’éclaircir la situation. On annonce qu’après avoir bloqué les eaux au nord de la capitale pour en épargner le centre et l’aéroport, provoquant ainsi le mécontentement des habitants du nord, le gouvernement, qui a manifestement très mal géré la crise, a décidé d’ouvrir les vannes pour relâcher la pression. Bangkok et son aéroport sont donc directement menacés. Difficile de faire la part des choses entre les propos alarmistes du consulat belge, que nous avons contacté, et de certains voyageurs qui veulent quitter la ville avant la montée des eaux et d’autres plus rassurants. En ville en tout cas, les habitants se préparent à l’inondation. Déjà, les bords du fleuve à certains endroits sont sous eau, et la plupart des débarcadères du Chao Phraya Express, le bateau navette, sont déjà inondés. Les commerces protègent leurs façades avec des sacs de sable, certains s’emmurent carrément. Il y a pénurie d’eau potable dans pas mal de magasins… Face à l’incertitude, nous décidons de quitter Bangkok au plus vite, mais il n’y a plus aucune place sur les vols avant dimanche. Nous réservons un vol avec Air Asia, la compagnie low-cost asiatique, pour le dimanche soir.

Nous visitons entre-temps Chinatown, le quartier chinois, un réseau complexe de passages minuscules où l’on trouve de tout à un prix dérisoire, des étals de nourriture franchement bizarre (pattes de coq et tête de cochon notamment) et des cabines téléphoniques en forme de pagode; et un centre commercial de 6 étages, où au contraire, tout est au même prix que chez nous. Venant de Bali, nous trouvons la population de Bangkok peu chaleureuse, peu souriante, indifférente. Est-ce une question culturelle, le fait d’habiter une mégapole ou l’angoisse des jours à venir ?  je ne sais pas… Toujours est-il que le contact avec les habitants est beaucoup moins facile ici qu’à Bali… Je suis aussi surprise du nombre d’enfants et de jeunes en surpoids, voire obèses. Un effet de la malbouffe, comme partout, je suppose… Nous allons également visiter la ferme aux serpents, un institut où sont élaborés des contrepoisons à partir du venin de cobras, vipères… On peut y voir un bon nombre de pythons impressionnants, ainsi qu’un vivarium présentant des serpents plus petits mais non moins dangereux. Il y a une exposition très intéressante et vivante sur le serpent, son système digestif, reproductif,… les effets de différents types de morsures et les mesures à prendre si l’on est mordu. Nous ratons malheureusement la démonstration d’extraction du venin, mais assistons à la manipulation des serpents. Bruno et les enfants acceptent de se voir enroulé un python autour du cou, je suis plutôt réticente en ce qui me concerne…

Vendredi, nous apprenons que les vannes du nord sont ouvertes. Tout a l’air normal, le niveau du fleuve semble même être descendu. Nous partons visiter le Wat Pho (wat signifie temple), qui possède le plus grand boudha couché, 46 mètres de longueur et 15 mètres de haut. Il est entièrement doré à la feuille et des incrustations de nacre ornent ses yeux et ses pieds. Impressionnant… A l’extérieur, quantité de temples plus ou moins grands, chargés à l’excès… On dirait des gros gâteaux écœurants. Plus amusantes, les statues qui représentent le boudha dans toutes les positions… La visite du temple est l’occasion d’expliquer aux enfants la vie de Boudha et les préceptes du boudhisme. Ainsi, à Thibault qui ne rêve que d’une chose, c’est de rentrer à l’hôtel pour plonger dans la piscine, nous expliquons qu’un moine boudhiste ne connaît pas la frustation puisqu’il parvient à se détacher du désir. Mais notre rejeton n’a pas vraiment l’air convaincu…

De retour vers l’hôtel, au fur et à mesure que l’on s’approche du fleuve, nous constatons la montée des eaux. La route est inondée, les voitures sont dans l’eau , nous traversons la rue en pataugeant. L’eau semble déboucher des égoûts. Nous lisons que certains bateaux ne circuleront plus à partir de lundi car le niveau du fleuve est trop haut et ils ne passeront plus sous les ponts. A l’hôtel, le directeur scrute le niveau de l’eau, mais un bon muret protège les jardins du fleuve et il reste encore une bonne trentaine de cm avant qu’ils ne soient inondés. A notre grand regret, nous décidons d’annuler les khlongs car nous craignons que la balade ne devienne dangereuse. En plus, des crocodiles se sont échappés d’une ferme d’élevage et une prime est offerte à qui les localisera. Pas trop envie de les rencontrer… Et enfin, nous devons encore aller à la gare nous faire rembourser les billets de train avant de filer à l’aéroport. Nous nous promettons de refixer un rendez-vous avec Thuan lorsque nous reviendrons à Bangkok, fin décembre.

Pour notre dernier soir à Bangkok, nous nous offrons le buffet de l’hôtel Ibis. Pour le prix d’une pizza chez nous, nous nous régalons d’écrevisses, de crevettes, de mets thailandais et de délicieux desserts…

A l’heure où j’écris, nous sommes à l’aéroport et n’avons pas vu de routes inondées sur notre chemin. Nous serons à Chiang Mai ce soir. Et même si nos petits contretemps ne sont rien en regard de ce que vivent ou s’apprêtent à vivre bon nombre de thailandais, j’ai l’impression de refermer une parenthèse dont nous nous serions bien passés, avant de poursuivre le fil de notre voyage.

Nous en profitons pour vous remercier pour vos commentaires et e-mails. On ne peut malheureusement pas répondre aux commentaires laissés sur le blog (pas de « reply » possible), mais ça nous fait vraiment plaisir de vous lire et de recevoir des nouvelles de Belgique ou d’Italie !

 

 

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 17:23

On est bien sur notre île… On commence même par y avoir nos habitudes : nous avons notre restaurant, le Chill Out (propriétaire de nos bungalows), avec son équipe jeune et sympathique, notre plage, notre « paillotte »…

Nous découvrons enfin un récif digne de ce nom, à une quinzaine de mètres de la plage et nageons parmi les poissons  bleus fluos, jaunes et noirs, multicolores… Il y en a des tout petits, d’autres qui font une vingtaine de cm. Des anémones, des trucs qui ressemblent à d’énormes citrouilles… Il faut parfois nager à l’horizontale pour ne pas les frôler, tant il y a peu de profondeur à certains endroits. On a l’impression de nager dans un aquarium, l’eau est d’une transparence… Et soudain… une tortue d’eau. Elle mesure une cinquantaine de cm et nage tranquillement. Les enfants sont à proximité, je les appelle et nous nageons derrière elle sur une quinzaine de mètres. Nous sommes comblés, je rêvais tellement d’en voir une…

Certains soirs, à proximité de nos bungalows, des jeunes se rassemblent pour faire de la musique. L’un joue de la guitare en chantant des airs sasak (l’ethnie majoritaire de Lombok), les autres font des percussions avec ce qu’ils ont sous la main : un tonneau, une capsule sur une bouteille… Sympa comme tout ! Un soir, nous nous joignons à eux, leur accueil est chaleureux. Après quelques airs, le guitariste donne sa guitare à Thibault, qui joue 2-3 airs de son petit répertoire. Ils sont épatés. Bruno s’y met ensuite avec les quelques accords qu’il connaît, nous chantons « les portes du pénitencier » (ok, c’est un peu démodé, mais c’est la seule chanson française qu’ils connaissent) et ils nous accompagnent… Nous passons un bon moment… Le lendemain, nous achetons un yukulélé (un genre de petite guitare à 4 cordes), fait à la main par un jeune artisan passionné, moins encombrant que la guitare que nous avions hésité à emporter…

Le 3/1O, nous quittons l’île. Nous hésitions entre Lombok et le volcan Ijen, nous ne ferons finalement ni l’un ni l’autre. Une française rencontrée sur la plage nous a parlé de l’Atres Villa, une adresse familiale dans les montagnes du centre de Bali, peu touristiques. Le plan nous tente, c’est là que nous irons. L’adresse n’est pas dans les guides, mais le bouche à oreille fonctionne bien, puisque les 2 premières nuits sont complètes.

La traversée vers Bali est plutôt chahutée. Déjà, l’embarquement est folklorique. Nous devons marcher dans l’eau jusqu’aux genoux avant de nous hisser à bord (pas facile avec un sac à dos…), le bateau se déglingue de partout, la mer est agitée et nous manquons de peu de percuter un autre fast-boat. Une traversée qui semble ne jamais finir, on est content d’arriver…

Nous faisons une étape à Ubud. Nous logeons cette fois dans le centre, mais passons une très mauvaise nuit à cause … d’un rat qui doit se cacher dans l’armoire et disparaît dès qu’on allume . Beurk… Pour mon anniversaire, je suis servie…

Le lendemain, nous décidons de louer une voiture car les régions montagneuses sont peu desservies. On roule à gauche ici et la conduite est anarchique,  il n’y a ni feux ni panneaux de signalisation. Mais Bruno roule prudemment, calmement et y va de son klaxon, comme le font les balinais (personne ne connaît les priorités). Heureusement, dès que nous quittons la ville, la circulation se fluidifie. Par contre, les routes deviennent lamentables. Il faut éviter les énormes nids de poule… Le paysage change,  il fait plus frais. Il y a des colonies de singes sur la route, les enfants sont tout excités… Nous mettons 2 bonnes heures pour atteindre Munduk.

Nous passons notre 1ère nuit dans un dans un homestay, chez Made, un adorable monsieur de 72 ans. Il nous présente sa femme et sa belle-fille, qui ne parlent pas anglais mais n’arrêtent pas de pincer affectueusement les joues de Damien, ce que celui-ci supporte de bon cœur. Made a aménagé une chambre d’hôtes dans sa grande maison, et fait dormir les enfants dans la sienne. Il tient absolument à ce que nous nous sentions chez nous, et nous invite à la crémation qui aura lieu le lendemain à proximité, comme s’il s’agissait d’une fête au village.

Le mercredi, nous nous rendons à l’Atres Villa, un ensemble de bungalows joliment dispersés dans les rizières, géré par un jeune couple, Gusti et Giro. Nous nous y sentons bien d’emblée. Ils insistent sur le caractère familial de leur guesthouse.  Tous les repas se prennent à la villa (nous sommes au milieu de nulle part), autour d’une grande table d’hôtes, il n’y a pas de carte, juste un plat unique, excellent en l’occurrence. Nous y rencontrons de sympathiques canadiens, australiens, français … et flamands. Les enfants font la connaissance de Noura, 10 ans, le fils de la maison. Ils sont tous les trois un peu intimidés au départ, mais une partie de water-polo et l’arrivée d’un petit australien qui n’a pas sa langue en poche a vite fait de les rapprocher.

A l’Atres Villa, nous aurons l’occasion :

d’--assister à une crémation. Vu le coût élevé d’une crémation traditionnelle, les défunts sont généralement enterrés provisoirement avant de pouvoir procéder à une cérémonie collective, pour diminuer le coût par famille. Ici, il n’y a qu’un défunt, décédé 2 jours plus tôt (c’est donc une famille qui a les moyens), mais nous n’assisterons pas à la cérémonie proprement dit car quand car quand nous arrivons, l’incinération a déjà commencé. Un coin du temple est consacré au « four » dans lequel est déposé le linceul.  Pendant que le corps se consume lentement, la famille  discute autour, prend des photos… Personne ne pleure.  La mort dans l’hindouisme n’est pas vécue comme quelque chose de triste, mais comme une fatalité. Même si le défunt est très jeune, on accepte sa mort parce que c’est son kharma. Et comme l’hindou doit se montrer continuellement gai et heureux de son sort pour espérer accéder à une vie meilleure après sa réincarnation, son chagrin est rapidement surmonté…     Une femme passe dans l’assemblée pour offrir morceaux de pastèque, limonade… Les hommes et les femmes ne se mélangent pas. Les femmes sont plus réservées à notre égard mais les hommes viennent facilement vers nous pour échanger quelques mots ou discuter plus longuement. Après la crémation aura lieu la prière, puis les cendres seront dispersées dans la mer.

de- nous balader dans les rizières et les vergers aux alentours : on y cultive le cacao, le café, le clou de girofle… Dans une arrière-cour, nous observons la torréfaction du café, dont on brûle les fèves dans un four, avant de les faire refroidir sur le sol puis de les moudre.  

d - confectionner des paniers d’offrande avec Giro. Les offrandes sont un rituel à Bali. Tous les matins, les femmes confectionnent des petits paniers à partir de feuilles de bambou, dans lesquels elles déposent quelques grains de riz, des fleurs, des pelures d’orange et un petit bâton d’encens. Il y en a partout, sur tous les perrons, à l’entrée des temples, sur les trottoirs… Difficile de ne pas en écraser en marchant…

d’-- emmener un jeune garçon, Wayan, à la mer. Il travaille à la Villa, il n’a jamais mis les pieds à L Lovina, la côte nord de Bali, qui n’est pourtant qu’à 1h. de route. Il est issu d’une famille pauvre et n’est sorti de sa région que 2 fois, à l’occasion d’excursions scolaires.  Son enthousiasme est touchant, il s’achètera même un t-shirt en souvenir de cette journée…

de- visiter un petit marché. Le « rayon viande » n’est pas des plus ragoûtants… Au rayon volaille (vivantes), je provoque l’hilarité générale avec mon appareil photo. Ils veulent tous être photographiés, prennent la pose, font des grimaces... et rigolent encore plus quand ils se voient sur l’écran.

de- se baigner dans des sources d’eau chaude, Air Panas.

de- pratiquer l’anglais avec de jeunes étudiants, chargés par leur professeur d’interviewer des touristes. Bruno a les garçons, moi les filles. Elles sont à croquer dans leur uniforme, l’air tellement sage. Elles me parlent avec beaucoup de respect, comme si j’étais quelqu’un d’important. J’apprends que l’une d’elle suit des cours de legong, une danse balinaise particulièrement gracieuse. Je lui demande une démonstration, elle s’exécute, sur la plage. Je passe un bon moment avec elles tandis que Bruno se marre avec ses étudiants.

Samedi 8/10, nous rentrons à Ubud. Sur la route, un contrôle de police. Ils n’arrêtent que les touristes. Nous nous attendons à être rakettés, mais nos papiers sont en règle et ils nous laissent partir. Ouf ! Nous remettons la voiture, Nanou et Paul nous rejoignent  pour passer une dizaine de jours dans cette île qu’ils vont découvrir…

La suite et les photos dès que possible, les connections Wifi étant toujours aussi difficiles...

 

 

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 11:28

Mardi 20, jour J. Nous parvenons enfin à boucler nos bagages, à savoir 2 valises moyennes contenant chacune les effets d’un adulte et d’un enfant et la moitié de la pharmacie, une petite valise pour les cours et livres des enfants et 3 petits sacs à dos pour le net book, appareil photo, quelques jouets et jeux de société…

Marina, la sœur aînée de Bruno, nous amène au Midi, et là, nous découvrons avec stupéfaction que notre train pour Amsterdam est tout bonnement … annulé.  Ca commence fort, merci la SNCB ! Il nous reste heureusement un peu de marge pour prendre le suivant, et tout se déroule enfin comme prévu. Après 16 heures de vol, quelques trous d’air qui ont raison de l’estomac de Damien et une courte escale à Singapour, nous atterrissons à Denpasar, la capitale de Bali, vers 19.20 heure locale (13.20 en Belgique). Encore une petite heure pour récupérer visas et bagages et … ouf, le taxi, envoyé par la guesthouse que nous avons réservée pour les 3 premières nuits, nous attend bien.        

 

C’est déjà la nuit, il fait chaud,  nous roulons pendant 1 heure à travers étals de fruits et légumes, et magasins de bric à brac, en évitant les motos qui se faufilent partout, chevauchées parfois par une famille entière (2 adultes et 2 enfants).  Nous sommes bien en Asie… Thibault s’endort illico, Damien lutte contre la fatigue pour ne pas perdre une miette du spectacle...

 

Nous passons les 2 jours suivants à Ubud, sans nous y attarder davantage puisque nous y reviendrons avec Nanou et Paul. Nous prenons doucement nos marques, nous promenons dans les rizières aux alentours de la guesthouse. Les Balinais sont toujours aussi souriants et sympathiques, même s’il n’y a pas d’enjeu commercial à la clef. Ils apprécient qu’on s’intéresse à leur vie, prennent plaisir à répondre à nos questions …

 

Samedi 24, nous quittons Bali pour nous rendre aux îles Gili, un minuscule archipel situé à l’ouest de Lombok, la 1ère île à l’est de Bali. Nous prenons un fast-boat pour nous y rendre, une bonne heure  de traversée sur une mer heureusement calme, car le Lonely Planet met en garde ses lecteurs contre le danger d’emprunter certains bateaux, parfois surchargés et démunis de gilets de sauvetage (ce qui, après vérification, n’est pas le cas du nôtre...)

 

Nous débarquons à Gili Trawangan, la plus festive. Ce n’est pas notre île de prédilection, mais comme nous n’arriverions sur la suivante qu’en fin de journée et que nous n’avons rien  réservé, nous décidons d’y passer 2 nuits. Nous trouvons une guesthouse à l’écart de l’animation, dans une rue du village. Comme partout aux Gili’s, il faudra se doucher à l’eau froide et salée, mais pour 15 euros la chambre, nous n’allons pas nous plaindre…Lombok et les Gili’s sont musulmanes, contrairement à Bali, mais l’Islam y est vécu de manière très modérée. C’est tout juste si on entend le muezzin, beaucoup de femmes ne sont pas voilées…  Il règne sur ces îles une douceur de vivre certaine. Le fait qu’il n’y ait ni chiens ni moteurs y est sans doute pour quelque chose, les seuls « véhicules » autorisés étant des petites calèches tirées par un cheval, que tant les villageois que les touristes empruntent. Dans la rue qui longe la côte, les bars  proposant des « magic mushrooms » fleurissent, on nous en propose même à la guesthouse, ce qui intrigue fort les enfants… Le soir, le terrain de volley se remplit de grandes tables et d’étals divers proposant poissons grillés, plats locaux… On y mange pour moins de 2 euros. Nous profitons de ce qu’il n’y a rien à faire sur l’île pour nous la couler douce. Les enfants se remettent au travail, confortablement installés sous un berugak, un genre de paillotte sur pilotis en bord de plage où les coussins moelleux invitent à la détente. Dure, la vie sous les tropiques… Après le boulot, snorkeling… Les fonds du bord de mer sont transparents, on voit quelques bancs de poisson, mais rien à voir avec ce que nous avons vu au nord de Bali, lors de notre premier voyage, où le spectacle était fascinant. Toutefois, les enfants, qui n’ont aucun point de comparaison, sont enchantés. Sur la plage, des enfants de l’endroit se sont fabriqués un radeau avec quelques planches et des bouteilles en plastique en guise de flotteurs, d’autres tirent au bout d’une ficelle un bateau astucieusement fait de frigolite. Les nôtres n’osent pas se joindre à eux, bloqués par l’obstacle de la langue. Espérons que leur timidité sera vite dépassée…  Ils ont par contre découvert avec bonheur  la « déchetterie » du coin, à une vingtaine de mètres de la guesthouse. Eux qui ont toujours rêvé d’un terrain vague comme dans « Le petit Nicolas » de Sempé, sont ravis. En quelques heures, ils s’aménagent une cabane, sous l’œil amusé des villageois, étonnés de voir des petits occidentaux s’amuser dans cet endroit peu avenant… Thibault demande même si sur la prochaine île, on logera encore dans un village avec un « tas de détritus » (ce sont ses mots) à proximité… Je tiens quand même à préciser qu’il ne s’agit pas d’immondices… Les voisins de la guesthouse préparent une fête en l’honneur du frère aîné de la famille , qui part à La Mecque dans quelques jours. Ils ont construit une tonnelle en bambou en quelques heures et sacrifieront le mouton pour l’occasion.

 

Un temps un peu trop venteux pour prendre la mer nous fait rester un jour de plus à Trawangan et nous partons le lendemain pour Gili Air, encore plus petite que la précédente. Nous trouvons 2 bungalows adjacents pour une vingtaine d’euros, avec salle de bain à ciel ouvert et galets… Les journées se déroulent toujours aussi paisiblement. Etudel, baignade, snorkeling, jeux de dames ou d’échecs… Il faut compter entre 7 et 20 euros (à 4), selon que l’on mange dans un warung (le snack local où l’on compose son assiette en choisissant directement dans les casseroles) ou dans un restaurant.  Nous prenons un probiotique tous les jours, et jusqu’ici, aucun problème intestinal…  Par contre, on galère un peu pour trouver le Wifi…

 

La suite du programme, nous ne la connaissons pas encore. Nous hésitons entre la découverte de Lombok , encore très préservée du tourisme, et une incursion sur Java pour aller voir le volcan Ijen…

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