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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 12:17

Voici près d’un mois que nous sommes en Casamance et la perspective de la quitter ne nous enchante guère. Nous avons même repoussé la date de notre remontée vers Dakar, nous accordant ainsi quelques jours de plus dans cette région attachante.

Nous vadrouillons de village en village, de campement en campement, nous déplaçant en pirogue, en clando (voiture particulière) ou en taxi brousse, dans lequel s’entassent une bonne dizaine de personnes, bagages et chèvres sur le toit. Chaque village, chaque campement a ses particularités, nous offre telle ou telle expérience, telle ou telle rencontre marquante. Pas de paysages époustouflants, pas de vestiges du passé grandioses, mais une chaleur humaine exceptionnelle ! Partout, les conversations se lient spontanément, gratuitement, nous avons rarement été aussi peu sollicités pour notre argent. Il nous est arrivé de demander notre chemin à une famille en train de manger autour du bol, nous étions aussitôt invités à partager leur repas.

Il y a Elinkine, le petit village de pêcheurs. Sur la plage, ceux-ci s’affairent à charger leurs pirogues de bacs de glace et de provisions. Ils sont Sénégalais, Gambiens ou Guinéens. Ils partent en mer pour une quinzaine de jours, pêcher le requin qui sera amené par camion au Ghana, puis exporté vers l’Asie où on en raffole. Le départ se fait dans la discrétion car il ne faudrait pas qu’un voisin ou un pêcheur jaloux ne prie le marabout de jeter un sort à l’embarcation pour que la sortie tourne au cauchemar : un accident, un malade, une pêche infructueuse seront en effet attribués au marabout, les croyances animistes et superstitieuses sont encore très vivaces chez les Diolas.

Nous aussi, nous partons à la pêche, mais pour une demi-journée, et sur les bolongs. Ici, pas de requins, mais des poissons qu’on pêche à la ligne. Nous avons cependant dû être maraboutés car seul Damien parvient à attraper une carpe rouge d’une trentaine de cm. Il est fier comme Artaban, nous nous ferons un plaisir de la déguster grillée. Sur la berge du bolong, nous apercevons un crocodile qui mesure un bon deux mètres. Il paresse au soleil, la gueule grande ouverte. Augustin le piroguier nous apprend que, contrairement au caïman, le crocodile n’a pas de langue. Il ne peut donc pas manger sa proie dans l’eau mais doit l’assommer de sa queue ou de sa tête avant de l’amener sur la berge pour l’y dévorer. C’est toujours intéressant de savoir à quelle sauce on serait mangé, le cas échéant…

Il y a Djibril, l’instituteur de Thibault, qui se confond en remerciements pour avoir amené les enfants à l’école. Et les villageois qui nous saluent comme de vieux amis, mais qu’on est gênés de ne pas toujours reconnaître parce que pour nous, tous les Noirs se ressemblent… 

Il y a l’île de Karabane, que l’on atteint après une demi-heure de traversée du bolong, dans une pirogue publique surchargée au possible. Nous logeons chez Helena, nos chambres donnent directement sur une jolie plage de sable blond. Nous y goûtons nos premières huîtres sénégalaises, on les « récolte » sur les racines des palétuviers, dans la mangrove, et on les mange grillées. Il y a Helena, un personnage celle-là, adorable et autoritaire à la fois ! Elle impressionne les enfants lorsqu’elle les sermonne au sujet d’une grève de la soif qu’ils viennent d’entamer pour une broutille.  Et le petit Jules, poupon noir de 4 mois, dont les sourires nous font fondre mais qui rouspète quand sa maman l’attache dans son dos. Si ce n’était l’insalubrité des chambres, l’île aurait un petit goût de paradis… 

Il y a Oussouye, et le campement Emanaye. Une dizaine de chambres réparties dans une jolie case à étages dont les murs en terre prennent une magnifique couleur dorée à la tombée du jour. Nous y retrouvons Bernard, un sympathique belge rencontré à Elinkine, qui a enseigné dans une mission zaïroise dans les années 70. Il y a Elisabeth, la maîtresse des lieux, toute en rondeurs et magnifique dans ses boubous colorés, qui démarre au quart de tour quand elle entend trois notes de musique ; les gamins du quartier, qui apprennent à Thibault comment pousser une roue avec un bâton ; et ce père de famille rencontré au bui-bui du coin, qui tente longuement de sensibiliser Damien à ses responsabilités d’aîné, oubliant que celui-ci n’est encore qu’un enfant et que les deux frères n’ont que 18 mois d’écart.

Nous visitons la ferme aux noix de cajou où une jeune femme nous explique les cinq phases de traitement du précieux fruit. On en comprend mieux le prix élevé… Ainsi que le village potier d’Edioungou, où nous passons un bon moment à rire avec les trois femmes qui nous expliquent qu’entre deux réalisations, elles ne se privent pas de boire une lampée de vin de palme pour travailler dans la bonne humeur… Entre les deux villages, mal indiqués, nous sommes tour à tour guidés par un jeune étudiant et une mère de famille. Ils délaissent leurs activités pour nous accompagner et faire un brin de causette, ils ne demanderont rien pour le service…

Il y a le campement d’Enampore, immense case à impluvium comme on en trouve beaucoup par ici. L’eau de pluie se déverse dans un grand réservoir au centre de la case ronde, grâce à une ouverture aménagée dans le toit, laquelle laisse aussi passer une lumière diffuse, précieuse dans ces bâtisses dépourvues d’électricité. Nous visitons une case habitée par six familles apparentées. Chaque famille a sa chambre autour du centre. On se plaît à imaginer la vie entre cousins, la cuisine entre sœurs, les veillées qui réunissent toute la famille autour du feu …

Et puis, il y a Chicco, le jeune piroguier qui nous a été recommandé par une correspondante sur Voyage Forum. Nous le rencontrons à Oussouye. 26 ans, bâti comme un athlète, des tresses à la Bob Marley. Nous avons convenu de passer trois nuits chez lui, à Djiromait, nous ne savons pas trop à quoi nous attendre… En chemin, il tient à nous présenter son père, proviseur au collège de M’Lomp, à qui il voue un respect sans bornes. On le comprend, c’est un homme éduqué et plein de sagesse avec lequel nous partageons beaucoup d’idées.

Nous poursuivons notre route vers Djiromait. Après quelques kilomètres, la route s’arrête en pleine campagne. Il nous faut continuer à pied, dans le sable, sur quelques centaines de mètres. Nous laissons là nos valises, Chicco viendra les récupérer en pirogue (nous sommes en bord de bolong). Quelques bicoques en paille et banco avant d’atteindre la sienne, la dernière du hameau. Une maison en béton, portes, fenêtres et toit en tôle ondulée. Pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de toilettes. Devant la maison, face au bolong, canards, cochons et poulets-bicyclettes (surnommés ainsi parce qu’il faut se lever tôt pour parvenir à les attraper…) se promènent en toute liberté. Derrière, c’est la maison de Bouba et de sa famille. Les hommes viennent nous saluer, les femmes s’affairent en cuisine, les enfants accourent, curieux. Notre séjour s’annonce bien pittoresque…

Il a construit sa maison en ne comptant que sur lui-même et rêve d’y loger ses clients. Il met tout en œuvre pour aboutir, croit fermement à son projet tout en gardant les pieds sur terre. Mais même modeste, il nous semble loin du but : comment attirer des clients sans un minimum de confort ? Et comment financer un minimum de confort sans clients ? C’est l’injuste quadrature du cercle…

 

Chicco nous amène à la Pointe Saint-Georges, pour aller voir les lamantins, un genre d’éléphant de mer en voie de disparition. Il n’a pas les moyens de se payer une pirogue à moteur, et donc il rame… Nous pesons 200 kgs à nous 4, ce n’est pas rien… Par acquis de conscience, nous tentons de temps en temps de le seconder mais nos efforts ne sont pas très efficaces. Il ne se plaint cependant pas, il continue à rire, et à chanter en diola… La balade est agréable, nous voyons beaucoup d’oiseaux, des pélicans, des échassiers, des marabouts… Quelques dauphins également. Et bien sûr, les lamantins, que l’on observe depuis la berge.  

A peine rentré, Chicco s’affaire pour aller chercher de l’eau au puits à 400 mètres de là et préparer à souper. Pendant 3 jours, nous ne mangerons que du riz accompagné de crevettes, de poisson ou d’huîtres que Bruno et lui vont chercher dans la mangrove. Car ici, la viande est un luxe et les légumes ne poussent pas facilement en bord de bolong. Nous mangeons à la lueur des bougies et des torches et apprenons à connaître Chicco. D’une enfance difficile, d’une adolescence révoltée, il a su se relever la tête haute. Ce garçon nous touche énormément. Nous apprécions chez lui son courage et sa détermination, sa prévenance, sa générosité, les valeurs auxquelles il croit. Entre les enfants et lui se nouent des liens sincères, presque fraternels… Il leur donne un surnom diola, comme le veut la coutume : Ecobol pour Thibault, Eïlon pour Damien. Ceux-ci l’arborent fièrement, comme un totem.

Le lendemain, Chicco nous amène en balade dans les environs immédiats. C’est un bel endroit, on se croirait dans la savane au milieu des herbes desséchées et des baobabs. Nous partons retrouver deux de ses amis, récolteurs de vin de palme. Il faut les voir grimper au faîte du palmier pour recueillir les bouteilles qu’ils ont placées le matin, dans lesquelles s’écoule la sève blanche et mousseuse. A ce stade, avant fermentation, la teneur en alcool est minime. Le breuvage est versé dans un pot et l’un après l’autre, enfants inclus, nous nous passons la louche en bois de rônier pour y goûter. Il a un arrière-goût de cidre. Chicco en achète une bouteille, ses voisins ont promis de venir jouer du djembé le soir même.

Nous nous retrouvons autour du feu ; trois amis de Chicco sont là, sans djembé parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’en acheter, mais les bidons en plastique dans lesquels on puise l’eau feront l’affaire. On ne se lasse pas de les écouter, on va même chercher d’autres bidons pour se joindre au concert. Ils chantent en diola et improvisent des chansons autour de nos surnoms.

Avant de quitter Chicco, nous acceptons sa proposition d’assister avec lui à la fête de la récolte du riz à M’Lomp. C’est un week-end de luttes traditionnelles, un sport extrêmement populaire au Sénégal. En Casamance, la lutte est plus axée sur la technique que sur la force. Je n’aime pas trop les grands rassemblements mais Bruno et les enfants tiennent à y aller. Pendant que se rassemblent lutteurs et spectateurs du village, Chicco nous amène chez sa tante où, dans la cour, entre les cochons et les poules,  les femmes et les fillettes se font belles. L’une d’elles m’offre du vin de palme. Elles rigolent bien. Nous les quittons pour rejoindre le lieu de rassemblement. Je suis la seule femme. Les lutteurs s’habillent d’un simple pagne et de gris-gris, certains spectateurs sont déguisés en femme ; si j’ai bien compris, ce sont les mariés de l’année. Il y a des plumes de poulet partout, à cause des sacrifices qui ont eu lieu la veille et auxquels n’ont pu assister que les initiés. Un groupe d’hommes se met en cercle et se passe le bol de vin de palme. Une fois le cercle défait, nous y avons droit également. Certains ont déjà quelques longueurs d’avance…

Une fois les lutteurs prêts et les rituels accomplis, nous nous mettons tous en route pour rejoindre le stade, où doivent se retrouver tous les lutteurs des villages environnants. Cette fois, des femmes et des enfants se joignent au cortège. Celui-ci est bruyant, ça chante et ça danse. Certains se munissent de branches de palmier ou de bâtons pour scander le rythme des chants. Nous sommes les seuls toubabs au milieu de cette foule en liesse, c’est impressionnant, mais Chicco ne nous lâche pas d’une semelle. Il n’y a de toute façon aucune agressivité, au contraire, une fois la curiosité passée, nous sommes intégrés dans le groupe.

Nous arrivons au « stade », un grand terrain poussiéreux. Il y a déjà beaucoup de monde, les luttes inter-villageoises peuvent commencer. Un peu partout, les lutteurs s’affrontent. Il n’y a pas d’inscriptions préalables, chaque lutteur peut « inviter » un adversaire qui est libre d’accepter ou pas. Ils commencent par tourner prudemment l’un autour de l’autre, préparant leur attaque très rapide. Le gagnant est celui qui réussit à faire toucher les épaules de son adversaire au sol. Il n’y a aucune agressivité dans les gestes, aucun acharnement malsain. Lorsqu’un lutteur bien connu emporte la victoire, ses supporters accourent sur le terrain pour l’acclamer. Autour du terrain, les enfants s’essayent à la lutte, des groupes de danseurs se forment. Au bout de deux heures environ, nous décidons de rentrer à M’Lomp où nous allons passer la nuit dans un centre d’accueil de mères célibataires géré par deux religieuses. Chicco nous ramène en moto, en deux trajets. Sur la route, nous croisons un groupe excité et muni de bâtons. Je crains les ennuis, mais ils ne pensent qu’à la fête. Entre la lutte, le vin de palme et les bâtons, nous constatons avec bonheur qu’il n’y a eu aucun débordement. Et pendant ce temps, sur les forums, on prétend qu’aller en Casamance relève de l’inconscience…

Après ces semaines sans eau chaude et parfois sans électricité, nous décidons de terminer par un logement plus confortable au Cap Skirring, la station balnéaire de Casamance, et nous rendons au « Bolong Passion » tenu par un sympathique couple belgo-sénégalais, Thierry et Anne-Cécile. A notre disposition, une maisonnette avec deux chambres et kitchenette. On apprécie la douche bien chaude, le simple geste de pouvoir tirer la chasse nous contente… Les liens se nouent avec nos hôtes, les enfants font la connaissance de Guylain, 11 ans, le fils d’Anne-Cécile. Celle-ci, adorable et rigolote, nous raconte des histoires mystérieuses au sujet de Cabrousse, le village voisin. On y fête la fin de la récolte également, mais contrairement au reste de la Casamance, les toubabs ne sont pas tolérés. L’un d’entre eux aurait même été fortement molesté il y a quelques années pour avoir voulu être trop curieux. Même les femmes sont tenues à l’écart. Tout se passe dans le plus grand secret, les hommes partent quelques jours dans la forêt sacrée, Anne-Cécile évoque des sacrifices humains. Les rumeurs vont bon train dans cet environnement mystérieux…

Au Cap, nous profitons des belles vagues de l’océan et de la magnifique plage désertée et invitons Chicco à passer deux jours avec nous.

Nous sommes le 12 février, de retour à Ziguinchor pour y reprendre le bateau. C’est avec regret que nous quittons la Casamance, mais bien décidés à y revenir. Chicco et les enfants font déjà le projet de se revoir dans quelques années pour aller camper en brousse… 

 

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commentaires

G
<br /> Je veux partager avec vous, et les amis du blog, ce passage d'un article, lu il ya quelques jours, sur le metteur en scène Roberto Rossellini:<br /> <br /> <br /> "Dans le monde, il existe 2 types de civilisation qui se distinguent par le  type d'habillement que les personnes portent," pensait Rossellini "D'un côté, il y a la civilisation<br /> des "drapés" et de l'autre, celle des "cousus". Les personnes drapées tendent à être relaxées, méditatives, chaleureuses, communicatives, plus sensuelles et moins aliénées. Les personnes<br /> cousues sont plus efficientes mais sont nerveuses, froides, sexuellement frigides. Les Grecs et les Romains étaient drapés, les Nordiques, cousus. Les Hindous sont la quintessence de la<br /> civilisation drapée."- un sujet de discussion amusant!<br /> <br /> <br /> Peut-être qu'avec les provisions de chaleur que vous avez accumulées dans les régions des "drapés, vous sentirez moins le froid du retour... Je me sens un peu mélancolique, à l'idée de ne<br /> plus attendre et lire vos messages pittoresques sur l'ordinateur. Profitez bien des derniers jours de ce magnifique voyage...<br /> <br /> <br />  <br />
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T
<br /> <br /> Très belle métaphore que ces drapés et ces cousus, et très juste également... Voilà mon avant-dernier article publié, on se prépare au retour... Moi aussi, je regretterai de ne plus pouvoir<br /> "alimenter" ce blog, j'y ai pris goût, mais je ne suis pas sûre que notre petite vie en Belgique intéresserait grand monde .<br /> <br /> <br /> Bisous chaleureux de nous 4 !<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> L'ambiance me semble bien différente de celle de l'Asie, un descriptif vivant et chaud qui m'accroche beaucoup plus que les peintures touristiques de papier glacé d'Asie... <br /> Serait-ce la nostalgie de mes jeunes années coloniales qui me rattrape?!  Bises à tous les quatre et profitez bien de vos derniers jours d'aventures!  Françoise <br />
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T
<br /> <br /> Eh bien, si la nolstagie de l'Afrique te travaille, tu sais où aller  !<br /> <br /> <br /> Bises à vous 4,<br /> <br /> <br /> Les Sénégalais en vadrouille<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> quelles superbes rencontres... pour toujours dans vos mémoires... avec l'espoir de revoir l'un ou l'autre au détour d'un prochain voyage peut-être... <br /> <br /> <br /> Après ce superbe projet rêvé et superbement réalisé, d'autres naîtront... encore un grand merci pour ce partage de moments de vie extraordinaires<br /> <br /> <br /> Bisous à tous les 4... courage pour le retour et bonnes retrouvailles en famille, dans le village, à l'école, au boulot, dans le train.... nous nous réjouissons de vous écouter raconter...<br />
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T
<br /> <br /> Merci à toi pour ta fidélité sur le blog ! Nous sommes de retour le 23, on profite des derniers moments. Il y aura encore un ou deux articles...<br /> <br /> <br /> Bises à toute la famille<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Nouvel article lu en vitesse lors d' un rapide passage au studio; réchaud pas allumé mais la lecture, en cette journée glaciale, apporte un peu de chaleur...pendant que je lis, une demande<br /> mélancolique: comment peuvent se sentir ces Africains si cordiaux, si chaleureux, quand ils se retrouvent dans nos régions peu accueillantes, froides, constipées...?<br />
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T
<br /> <br /> Eh bien, tu me donnes froid chaque fois que tu es devant l'ordi. Bientôt, ce sera notre tour... Au sujet de ta question, c'est vrai qu'il y a de quoi nous remplir de honte quand on voit la façon<br /> dont nous "acceuillons" ces gens, alors qu'on se rend compte qu'ici, ils nous donneraient le peu qu'ils ont. Ici, c'est la "teranga", la terre de l'hospitalité. Elle mérite bien son surnom, on a<br /> des lecçons à reçevoir...<br /> <br /> <br /> <br />